« L’enfer est pavé de bonnes intentions »
Tu l’as peut-être constaté mais même si nos intentions de départ peuvent être nobles, au final ça peut faire beaucoup plus de mal que de bien.
Regarde les associations humanitaires.
Le principe est génial.
Il est basé sur l’entraide et la solidarité.
Elles réunissent des fonds.
Qui permettent ensuite de construire des écoles ou de fournir des biens de première nécessité à des populations très défavorisées.
J’ai fait partie quelques années d’une association.
Cette association transportait chaque année du matériel à des petits villages isolés au sud du Sénégal, près du détroit du Sine Saloum.
Il fallait prendre la pirogue et naviguer au milieu de la mangrove pour y accéder.
J’en ai gardé de sacrés souvenirs, tu te doutes.
Comme cet accueil en fanfare du village tout entier qui célébrait l’arrivée de notre providentielle livraison.
Mais en fait, est-ce que tu aides vraiment quelqu’un en faisant ça ?
Est-ce qu’il n’y a pas un risque derrière ces bonnes intentions ?
Aujourd’hui, je ne pense pas que l’approche de cette association était vraiment la bonne.
Est-ce que c’est mieux que rien ?
Évidemment.
Quand on est au début de son chemin d’éveil, l’envie de contribuer peut être très grande.
Mais il faut aussi apprendre à ne pas faire n’importe quoi.
À vouloir bien faire, on peut aussi se retrouver à faire des dégâts.
En ce moment, je dégage à la pelle de mon Facebook toutes les personnes qui incitent à ne pas porter le masque en public.
Le point commun de ces personnes ?
Des personnes spirituelles ou éveillées à la spiritualité.
Elles voient le port du masque comme un acte de soumission à un ordre établi.
Est-ce que ça me donne envie de faire des clés de bras ?
Oui bien sûr mais je me dis surtout qu’il va être temps que je retourne méditer, haha.
L’intention de départ ? C’est de promouvoir la liberté individuelle.
C’est beau, c’est noble, c’est puissant.
Si tu prends plusieurs de mes textes ou même le contenu de mes livres, il y a la même invitation.
« Tu peux avoir la vie que tu souhaites »
« Tu peux réaliser tes rêves »
etc.
Mais réaliser nos rêves sans que cela ne soit au détriment des autres, c’est mieux.
La limite n’est pas toujours évidente.
Parfois, ça donne même l’impression que le développement personnel (ou que la spiritualité) sont au final des pratiques extrêmement égoïstes.
« Moi, moi, moi ! »
L’amour s’adapte aux circonstances.
Aimer, ça peut être de serrer quelqu’un dans les bras. De le caresser et de l’embrasser…
En période de pandémie mondiale, aimer, ça peut être de porter le masque, de se laver les mains régulièrement et de veiller à adopter des comportements adaptés aux circonstances.
C’est toujours aimer…
Les personnes spirituelles dégainent la carte de l’amour inconditionnel à chaque fois que tu viens les titiller un peu sur leurs incohérences.
Si tu contamines une personne âgée et que tu l’envoies à l’hôpital, es-tu toujours au service de l’amour ?
Est-ce ta vision de l’amour inconditionnel ?
Est-ce ta définition de la spiritualité ?
Ça se résume à quoi la spiritualité aujourd’hui ?
Poster des citations sur instagram ?
Envoyer des chaînes de l’amitié sur Messenger ?
Hey, tu peux faire mieux que ça, non ?
Je crois que je n’ai plus envie de dire que je suis éveillé. C’est une notion à la con au final.
Je n’ai pas envie d’être associé à ces personnes. Je n’ai pas envie d’être associé à des platistes ou à des complotistes primaires.
Je n’ai pas envie qu’on m’associe à ces personnes qui se cachent derrière le masque des principes sacrés qu’elles promeuvent alors même qu’elles n’ont aucune once de respect pour le vivant.
(Cette phrase était un peu technique, bravo d’en être venu à bout, haha)
Je n’ai pas envie d’être associé à des personnes qui prennent toutes leurs décisions de manière irrationnelle.
Je ne suis plus éveillé.
C’est fini, haha.
Mes amis humains : vous êtes souvent une belle bande de cons mais je ne peux pas m’empêcher de vous aimer quand même…