La carte n’est pas le territoire

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Ce qui est intéressant avec la vie, c’est que c’est un sujet de conversation qui nous rassemble. Déjà, pour la simple et bonne raison qu’il faut être en vie pour avoir le loisir d’en débattre. Tu me diras que ça fait déjà un sacré bon argument. Au regard de toutes les rencontres que j’ai pu faire mais également au travers de toutes mes expériences personnelles, j’en ai tiré la conclusion suivante : il y a autant de manières de jouer au jeu de la vie qu’il y a d’individus.

La carte n’est pas le territoire

La phrase est attribuée à Alfred Korzybski, un philosophe et scientifique américano-polonais décédé en 1950. En plus d’avoir un nom de famille idéal pour pimenter une partie de scrabble, Alfred a participé sans le savoir à changer ma vie. Mais qu’est-ce qu’elle signifie exactement cette phrase ? La carte n’est pas le territoire, ça signifie que nous expérimentons toutes et tous une réalité. Elle est là, bien tangible. C’est le territoire. Un univers qui fonctionne selon une multitude de règles et de lois. Mais au lieu de faire l’expérience directe de cette réalité , elle franchit des filtres. Le résultat obtenu : la carte. Notre représentation unique, subjective et personnalisée de la réalité. Une carte obtenue après l’emploi conscient ou inconscient de trois filtres puissants :

  • Le filtre neurologique : toute perception est limitée par les possibilités neurophysiologiques de nos récepteurs sensoriels.
  • Le filtre socioculturel : notre culture, transmise en grande partie par notre langage, contribue largement à former, voire déformer les représentations que nous faisons de ce qui a été perçu.
  • Le filtre personnel : nous avons vécu une enfance, reçu un certain type d’éducation dans un environnement donné. Nous avons cumulé des expériences diverses. L’influence de nos parents, de l’école, les traumatismes et les routines quotidiennes ont participé à la construction de notre modèle actuel de la réalité.

Si tu balances un petit coup d’oeil autour de toi, tu peux immédiatement faire l’expérience de la réalité. Sauf que tu ne fais pas une expérience directe de la réalité, tu fais l’expérience de la traduction de cette réalité à travers tes propres filtres.

Tu te trouves dans un corps physique avec lequel tu peux ressentir, agir et te déplacer.  Il est équipé de multiples capteurs sensoriels. Ta vue, ton ouïe, ton odorat, ton goût et ton toucher te permettent de faire des traductions de cette réalité en temps réel. Si tu te fais tomber une brique sur le pied, ta réaction ne tardera pas. L’objet physique entrera en contact avec la batterie de capteurs que possède ton petit panard. Le stimuli sera immédiatement envoyé à ton cerveau pour être analysé. Ce phénomène, ça s’appelle la nociception. En gros, c’est le processus de détection d’une menace par ton corps et la transmission du message de danger vers le cerveau. Nous sommes bien face à une traduction. Ta peau est capable de percevoir les variations de température. Et grâce à cette capacité inconsciente, tu peux décider d’enfiler un pull ou de te foutre à poil. Pratique ! L’ensemble de tes sens physiques servirait donc en permanence de plateforme d’échange avec la réalité, ce qui est nécessaire à ton adaptation et à ta survie. Il existe d’ailleurs une maladie rare qui engendre une insensibilité congénitale à la douleur. On voit à quel point c’est pénalisant. Les personnes atteintes sont incapables de ressentir la douleur. Sur le papier, ça a l’air génial. Qui n’aurait pas envie de s’affranchir de la douleur physique ? Quand on observe les conséquences, on se rend pourtant compte à quel point c’est loin d’être aussi sexy que ça en a l’air. Quand tu touches une surface brûlante, ton corps le perçoit et envoie aussitôt un message à ton cerveau.

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Pour les personnes atteintes de cette maladie, c’est un peu comme si leur corps était hors forfait. Pas moyen d’envoyer un fichu message au cerveau pour qu’il s’éloigne du danger. Ces gens passent donc leur temps à se blesser (brûlures, morsures etc…)

Imagine que tu sois en train de te balader en pleine forêt et que tu tombes nez à nez avec un loup blanc. En premier lieu, c’est ta vue qui va être mise à contribution. Elle va capter le loup dans ton environnement. Aussitôt, le message va être envoyé à ton cerveau pour une recherche dans ton propre moteur de recherche. Ton cerveau, c’est une version de Google hautement plus performante. Il va utiliser l’image qui vient d’être saisie par tes yeux pour la comparer avec ta base de données. Il va passer en revue jusqu’à obtenir un résultat probant : c’est un loup. C’est une opération qui est aussi automatique qu’instantanée. On passe notre temps à transcrire le territoire. Si tu étais aveugle, tu n’aurais pas été en mesure d’identifier la présence du loup blanc avec ta vue. Ce sens n’étant pas à ta disposition. On sait d’ailleurs que lorsqu’une personne est privée de sa vue, ses autres sens deviennent plus sensibles. Comme pour prendre le relais et améliorer au maximum cette fameuse traduction du territoire…

On passe notre temps à scanner le territoire. Constamment. Notre cerveau, il va encore plus loin. Il est même capable de faire des prédictions. Pour s’économiser de l’énergie, il utilise même des combines. Si tu rentres dans ta chambre, lieu où tu as l’habitude de passer beaucoup de temps, ton cerveau va se représenter mentalement le lieu plutôt que se lancer dans une nouvelle traduction du territoire. C’est ce qui fait que parfois, nous ne voyons pas les changements qui se sont opérés en notre absence. L’écorce visuelle de notre cerveau aurait déjà une image mentale prédéfinie de ce que nous allons trouver avant même de rentrer dans la pièce…

Pour prendre une comparaison très terre à terre, la carte de France est actualisée tous les ans. Le territoire évolue, la carte s’adapte.

Mais là où cette phrase « La carte n’est pas le territoire » devient encore plus intéressante, c’est quand on comprend que l’appréhension de la réalité à travers nos sens physiques n’est que la toute première étape de ce processus de traduction. Il y a une deuxième étape qui est capitale !

Le filtre des croyances

Le territoire va être traduit une seconde fois. Il va être filtré à travers le filtre de nos croyances respectives.

Sur terre, on partage le même territoire mais personne n’a la même carte.

Il suffit de voir la multitude de divergences de croyances qui opposent l’espèce humaine. Parce qu’effectivement, l’expérience de la vie est un sujet qui nous rassemble peut-être mais personne n’en fait la même traduction. Personne ! Chacun utilise sa propre carte. Pour certaines personnes, notre présence sur terre relève d’une expérience spirituelle. Nous aurions une âme et le temps passé sur terre serait un passage avant de poursuivre notre chemin. La mort serait une illusion. Mais même sur ces notions, il existe des différences. Il y a le prisme des différentes religions. Christianisme, islamisme, bouddhisme, javanisme, c’est pas franchement ce qui manque par ici. Il y a également d’autres systèmes de croyances plus matérialistes comme le scepticisme scientifique (également connu sous le nom de zététique). Avec le recul, on se rend compte que les systèmes de croyances sont avant tout des manières différentes d’aborder le même  territoire. Les scientifiques utilisent des méthodes pour appréhender notre réalité. Avant de conclure comment fonctionne le territoire, ils émettent des hypothèses et mènent des expériences. C’est le résultat des expériences qui va permettre d’actualiser leurs cartes…

Actualisation de la carte

Le territoire est plein de mystères. Et un peu comme la carte Michelin, l’ensemble de la communauté scientifique passe son temps à l’actualiser. On découvre de nouvelles planètes, de nouvelles enzymes et on actualise même notre compréhension du règne animal. On ne cesse d’améliorer nos cartes. On essaye de faire en sorte que notre carte soit la plus proche possible du territoire. C’est tout à fait louable et des hordes de scientifiques fournissent chaque jour un travail incroyable pour que puissent progresser la connaissance, le savoir et que grandisse notre compréhension du monde…

Pour appréhender le territoire, j’utilise ma propre carte depuis 30 ans. J’en ai déjà parlé ailleurs sur le blog mais j’ai d’abord été croyant. Je te parle d’une époque très lointaine, je devais être mouflet. Ma grand-mère maternelle était catholique et très croyante. Elle portait une croix autour du cou et se signait à chaque fois qu’elle tombait sur une statue de Jésus. Curieux, amusé et surtout influencé par le comportement de cette grand-mère que j’aimais tant, j’ai commencé à l’imiter. J’ai commencé à me dire que je croyais en Dieu. Je devais avoir 6 ou 7 ans et tout ça restait assurément très flou pour moi. Si tu as déjà joué à Age of Empires (un jeu de stratégie qui date de la fin des années 90), tu te souviens peut-être que lorsque tu démarrais une nouvelle partie : le terrain de jeu était recouvert d’un brouillard noir. Tant que tu n’avais pas exploré le territoire avec tes personnages, il n’était pas possible de deviner ce qui s’y trouvait. C’était astucieux, ça poussait le joueur à découvrir le territoire au fur et à mesure de la partie et de ses explorations…

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Je prends cet exemple parce qu’à l’âge où j’ai commencé à croire que Dieu existait, une grande partie de mon territoire restait inexploré. J’étais un enfant. Je n’avais cumulé qu’un nombre extrêmement faible d’expériences. L’influence de ma grand-mère avait déterminé la compréhension que je me faisais du réel. Sur ma carte, j’avais inconsciemment intégré un filtre : je suis croyant, la religion catholique est la vérité.

Peu de temps après, ma soeur aînée est décédée. Elle était handicapée de naissance. Assister impuissant à l’aggravation de son état jusqu’à son décès allait influencer ma carte. Si Dieu existait, il ne pouvait pas permettre une telle souffrance. J’actualisais alors  très vite ma carte. Je venais de faire face à une incohérence. Ma carte n’était plus compatible avec le territoire. Par défaut, je devenais athée. Sur ma propre carte, je cochais un paramètre de filtrage du territoire : Dieu n’existait pas. L’environnement dans lequel je baignais à la maison n’était pas religieux. Et puis plus j’allais à l’école et plus j’actualisais ma carte. Et ce que j’apprenais me confirmait que la croyance religieuse était une idiotie. Je n’étais pas le plus doué du monde en sciences mais c’était fascinant de travailler sur ma propre carte. J’apprenais comment fonctionnait le corps humain, le système solaire. On me parlait du moyen-âge, du temps des pharaons. C’était génial.

Ma carte s’est considérablement enrichie au fil des années. Chaque lecture, chaque rencontre, chaque documentaire venait approvisionner ma compréhension du territoire. Je regardais la série des « Il était une fois » ou encore « C’est pas Sorcier« . S’il m’arrivait de me blesser ou de me couper par mégarde, j’avais une connaissance suffisante du territoire pour comprendre ce qui se produisait dans mon organisme grâce à ma carte. J’avais appris comment fonctionnaient les anticorps. Ma carte permettait de mieux appréhender le territoire. Je prenais de l’expérience.

Qui a dessiné ta carte ?

Tu as du vivre la même chose. Plus tu as grandi, plus tu as évolué. Ta compréhension du monde a subi une expansion. Notamment car ton cerveau est capable de stocker des informations dans ta mémoire. Cette aptitude, en dehors de permettre des petits coups d’éclat au Trivial Pursuit, fait en sorte que ta carte s’enrichisse continuellement. Quand j’étais enfant et que je voyais mes parents conduire par exemple, ça me semblait demander des efforts considérables. Il fallait coordonner ses deux jambes alors qu’il y avait trois pédales. Il fallait ensuite prendre en compte le volant mais également le levier de vitesses. Sur le moment, c’était flou pour moi. J’observais mes parents conduire sans une connaissance approfondie du territoire. C’est lorsque j’ai commencé à apprendre moi-même la conduite que j’ai pu démystifier cet apprentissage. Jusqu’à le maîtriser et l’intégrer à ma carte…

La question que j’ai envie de soulever avec mon article est la suivante : es-tu celui (ou celle) qui a dessiné l’intégralité de ta carte ? Quels sont les filtres qui sont actuellement activés dans ta compréhension du territoire ? As-tu conscience des croyances qui sont les tiennes ?

Quand on parle de croyances, on pense bien souvent à l’aspect spirituel/religieux de la question mais j’ai compris qu’avant de s’attaquer à de tels sujets, il fallait parfois travailler sur sa compréhension du mécanisme des croyances. Quelle est ta croyance sur l’argent ? Que penses-tu des millionnaires ? Que te dit ta carte ? Penses-tu être quelqu’un de timide ou d’extraverti(e) ? Penses-tu être quelqu’un de chanceux ou pas ? Prends le temps d’observer ta propre carte sur ces sujets. Qu’est-ce qui tourne actuellement comme filtres pour appréhender le territoire ?

J’imagine que tu as déjà été en désaccord avec quelqu’un lors d’une discussion. La personne par exemple venait de balancer une idée préconçue, un jugement hâtif, une croyance populaire ou un lieu commun dont tu connaissais l’inexactitude. Je vis ça constamment quand j’explique que j’ai choisi d’être vegan. On me balance alors un tas d’inexactitudes sur la nutrition et sur les protéines. Mes interlocuteurs ne font pas ça pour me blesser, ils font ça car actuellement, c’est ce qui est écrit sur leur carte. C’est ce qu’ils ont appris. Ou pire, c’est ce qu’ils ont entendu. S’ils sont curieux et ouverts d’esprit, je peux leur donner des ressources, des preuves et des éléments permettant de mettre à jour leurs cartes. Encore faut-il qu’ils acceptent de s’être trompés par méconnaissance du sujet. Tout comme, il m’arrive de me tromper. Bien souvent, c’est parce que ma carte n’est pas à jour ou qu’elle a été dessinée à partir d’informations erronées.

Et si la carte influençait le territoire ?

Savais-tu qu’il existe deux manières d’observer le territoire : de manière objective et de manière subjective. La manière objective suppose que tu te situes actuellement dans un environnement qui est séparé de toi. Avec cette perspective, tu serais l’observateur d’un territoire totalement neutre. C’est l’approche la plus répandue chez les scientifiques. Ils observent, analysent, calculent, testent le territoire avant de produire des informations qui seront ensuite reportées sur leurs cartes. Le territoire agirait selon des forces hors de ton contrôle. Ce seraient donc tes actions et uniquement elles qui pourraient influencer les choses. En prime, tu te retrouverais bien souvent face à des imprévus ou des difficultés que tu n’aurais pas choisi. Par exemple : tu décides de te rendre à un rendez-vous, ton bus est en retard. Ce n’est pas ce que tu avais prévu, ce n’est pas ce que tu avais envisagé. Et pourtant, ça arrive. C’est hors de ton contrôle.

Je ne sais pas si tu as déjà fait un rêve lucide ? Si tu ne connais pas, j’en ai parlé déjà parlé ici. Pour faire simple, c’est quand tu prends conscience que tu rêves alors que tu es justement en train de rêver. Ça produit une sorte de déclic. Bien souvent, ce déclic est si puissant qu’on peut se réveiller à cause de l’excitation ressentie. Quand on commence à améliorer sa capacité à faire des rêves lucides, on peut se retrouver à contrôler le contenu de nos rêves grâce à nos pensées. Et à vivre, c’est assez grisant. On peut alors influencer consciemment l’environnement. On peut décider de voler, d’avoir des super-pouvoirs, de faire apparaître des personnes ou des objets rien qu’en y pensant. C’est vraiment ludique et sans aucun danger. Figure toi que c’est l’autre manière d’observer le territoire. C’est la manière subjective. Cette perspective part du principe qu’actuellement dans ta réalité, c’est exactement comme si tu te situais dans un rêve. Tu es à la fois celui qui dort (le rêveur ou la rêveuse donc) et le personnage principal du rêve. Tu aurais alors la capacité d’influencer ton territoire par le pouvoir de tes pensées… Cocasse, non ?

Mais Dieu, il existe ou pas ?

C’est une sacrée question, n’est-ce pas ? J’ai envie d’y répondre sans oublier un détail qui a son importance : j’ai ma propre carte pour comprendre le territoire. J’ai mes propres filtres de croyances. Je ne fais pas une expérience DIRECTE du territoire. Jamais. À aucun moment. Je filtre ma réalité, tout comme toi. Je la filtre à travers mes sens physiques, je la filtre encore en la comparant à mes expériences passées pour anticiper mes résultats futurs. Toutes ces expériences ont eu une influence sur ma compréhension du territoire…

Plutôt que d’affirmer quelque chose, j’ai plutôt envie de te pousser à réfléchir autrement. Si je te dis que je ne crois pas en Dieu alors que c’est ton cas. Ne vas-tu pas réfuter mon raisonnement ? Ne vas-tu pas être tenté(e) de l’invalider aussitôt ? Je te dis ça car je fonctionnais comme ça. Quand je rencontrais quelqu’un dont la carte n’était pas la plus ressemblante à la mienne, ça créait une sorte de trouble. Je me disais « Comment c’est possible que cette personne puisse croire ça ? » Ça me le fait notamment à chaque fois que je rencontre une personne raciste par exemple. Je m’interroge aussitôt sur l’origine du mal. D’où ça vient, pourquoi est-ce que ce filtre tourne sur la carte de mon interlocuteur ? Il a subi une agression ? Quel est le moteur de cette haine déguisée ? Quels sont les événements perçus sur le territoire qui ont entrainés cette croyance ? Le discours des médias, une expérience personnelle, l’influence de l’éducation ? Il n’y a jamais qu’une seule réponse. Il ne se passe pas une seule journée sans que notre carte ne subisse un ajustement.

Celui qui croit a ses raisons de croire. Ses propres raisons. Elles sont personnelles. Nos cartes sont influencées par le rapport que l’on entretient avec le territoire. La bonne soeur ou le moine qui décident de dédier leur vie à Dieu n’ont pas la même carte qu’un fervent défenseur du scepticisme scientifique. Alors que s’est-il produit pour que de telles divergences persistent ? Qu’est-ce qui a poussé la bonne soeur ou le moine à croire en Dieu ? Quelles expériences personnelles leur ont permis d’ajouter cette donnée à leur carte.

On s’aperçoit d’ailleurs que sur des questions aussi puissantes et existentielles, la rédaction et la mise à jour de la carte représentent un véritable challenge. En me penchant un peu sur le sujet pendant la rédaction de cet article, j’ai appris que Mère Teresa avait passé une partie de sa vie de religieuse dans la nuit profonde de la foi. Même si sa carte avait activée le filtre de la religion catholique, le territoire ne semblait pas réagir à ses croyances. « Où est ma foi – tout au fond de moi, où il n’y a rien d’autre que le vide et l’obscurité – mon Dieu – que cette souffrance inconnue est douloureuse – je n’ai pas la foi », confie-t-elle dans une lettre, non datée, adressée à Jésus…

L’expérience de l’Éveil

En 2015, alors que j’étais en train de lire « Le pouvoir du moment présent« , j’ai vécu une expérience qui a changé mon rapport personnel avec le territoire. J’ai compris que je n’étais pas séparé du territoire, que je n’étais pas un observateur mais que j’étais le territoire. Comme toute expérience personnelle, intime, elle peut être difficile à rendre intelligible pour celui (ou celle) qui chercherait à la comprendre avec sa propre carte.

Lorsque le territoire attaque la carte

C’est ce qui s’est passé pour moi. Ma propre carte ne permettait plus d’appréhender le territoire. Pour la première fois de ma vie, j’avais le sentiment de ne plus le comprendre. Il n’était plus permis de comparer mes nouvelles expériences aux anciennes. Chaque nouvelle journée venait mettre à l’épreuve des années pendant laquelle ma carte avait fait des merveilles. Pour te donner une comparaison, c’est un peu comme si tu ressortais un des premiers GPS grand public. Une version du début des années 2000, tu vois ? Et que tu t’en servais pour te repérer aujourd’hui dans ta ville. Que se produirait-il ? Assurément une bonne grosse crise derrière ton volant. De nouveaux ronds-points, des rues maintenant à sens unique. Bref, le bordel ! En un mot, ton GPS ne te permettrait plus du tout de te déplacer correctement dans ta ville. Tu lutterais. Tu essayerais de t’adapter mais ça serait vraiment compliqué. Peut-être qu’à un moment, tu serais tellement excédé par les informations erronées que te balanceraient ton GPS, que tu finirais par l’éteindre. Et tu essayerais de naviguer à vue. Tu arrêterais de vouloir faire fonctionner un système de repérage visiblement obsolète, tu respirerais un bon coup et tu commencerais à essayer de te repérer à l’ancienne : en regardant le nom des rues et en interrogeant les piétons.

Un territoire qui attaque sa carte, qu’est-ce que ça veut dire ? C’est le moment où ta réalité ne se comporte plus conformément à tes croyances. En d’autres termes c’est lorsque comme moi, alors que ta carte est configurée d’une certaine manière (celle d’athée, sceptique, cartésien, plutôt scientifique et rationnel) tu fais l’expérience d’un nouveau territoire. Un territoire que tu peines à comprendre. Mais qui semble sacrément chouette et magique…

Ce que tu crois devient vrai…

Ta carte dit que tu n’as jamais de chance ? Tu fais l’expérience de quoi ? Bingo ! Que tu n’as jamais de chance.

Selon la perspective objective, ce sont des faits neutres sans lien entre eux.

Mais selon la perspective subjective, ton territoire est simplement en train de s’adapter à ta carte dans le but de te donner raison…

Quelle est la meilleure approche ? 

Et oui, y a t-il une perspective qui vaut mieux qu’une autre ? Non. De ce que j’ai compris, expérimenté et testé, la meilleure approche serait de combiner les deux perspectives.  C’est en tous cas comme ça que j’ai obtenu des résultats incroyables dans ma propre réalité. J’agis  et je passe à l’action comme si c’était ma seule manière d’influencer mon territoire. Je me forme, j’apprends, je m’adapte, je tire des enseignements de mes expériences passées pour m’améliorer. Mais à côté de ça, je me comporte comme si j’étais le territoire. Je développe des croyances aidantes. Je concentre mes pensées vers le positif, vers ce que je veux. J’utilise la loi de l’attraction comme un levier puissant mais je n’oublie pas de me bouger les fesses. Je combine les deux perspectives. Une perspective matérialiste et une perspective spirituelle. Et quand je dis spirituel, je ne parle pas nécessairement d’une croyance en une religion, en une secte ou en quoique ce soit.

« Agis comme si tout dépendait de toi. Prie comme si tout dépendait de Dieu »

Es-tu prêt(e) à actualiser ta carte ?

Est-ce que tu considères que tu es quelqu’un d’ouvert d’esprit. Est-ce qu’il t’arrive de réinterroger tes croyances pour savoir d’où elles viennent ? Es-tu un bon ou une bonne sceptique ? Es-tu croyant parce que tu as baigné dans un environnement religieux ? Es-tu athée parce que la religion te semblait être un gros tas de bullshit inconsistant ? Pourrait-il y avoir une alternative entre les deux ? Pourrait-on être croyant sans être religieux ? Et si le territoire attendait que tu fasses évoluer ta carte avant de t’en montrer plus ? Que se passerait-il si tu commençais à te découvrir des capacités extra-sensorielles dans le territoire alors que ce n’est pas écrit sur ta carte ? Quelle serait ta réaction ? Continuerais-tu d’utiliser une carte obsolète par peur de ce que tu pourrais découvrir ? Que se passerait-il si tu tombais constamment sur des heures jumelles sans les chercher ? Si ton territoire semblait réagir physiquement à tes pensées ? Accepterais-tu que ta carte ne soit plus bonne et qu’il soit temps de passer à une meilleure compréhension du territoire ? Le meilleur moyen de faire évoluer ta carte, c’est de t’améliorer. En t’améliorant, tu feras automatiquement évoluer ta carte…

Tu sais, je t’écris cet article avec beaucoup de respect pour ta carte actuelle. Je t’écris cet article avec beaucoup d’amour. Et je te souhaite la plus prodigieuse des aventures avec le territoire…

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