Bon, ce n’est clairement pas le genre d’article que je pensais un jour écrire sur ce blog mais franchement, quand on y réfléchit, ça reste quand même assez cohérent.
Évidemment, je vais commencer par un rapide disclaimer. Ce que je vais partager dans cet article m’appartient, c’est mon expérience. Et je n’encourage personne à consommer de produits stupéfiants.
J’ai d’ailleurs toujours été extrêmement opposé à l’utilisation de ce type de produits.
Ils peuvent être dangereux.
Ce n’est pas un sujet à prendre à la légère.
Voilà.
Ce petit message étant passé, on va pouvoir enchaîner.
Quelques précisions
Mes parents m’ont toujours répété que la drogue, c’était mal. Et dans l’absolu, je suis une personne qui valorise énormément sa santé physique.
Je suis végétarien, je médite chaque matin, je fais de la musculation 5 à 6 fois par semaine.
Autant dire qu’il est hors de question pour moi d’encourager un mode de vie basé sur de la débauche.
Mais je suis curieux.
Depuis une expérience très forte vécue en 2015, je me suis accidentellement ouvert à la spiritualité.
Et ça nous amène à la raison pour laquelle j’ai commencé à sérieusement m’intéresser à la possibilité de prendre quelque chose.
Pourquoi prendre de la drogue ?
Je ne bois plus d’alcool depuis 2015.
Je n’aime pas franchement faire la fête.
Quand ça implique de se bourrer la gueule avec de la musique qui empêche de communiquer.
Mon but est donc exclusivement spirituel.
Ce qui m’intéresse, c’est d’explorer ma propre conscience.
Je perçois certaines substances comme des outils de développement personnel.
Je ne cherche pas à échapper à ma réalité.
Je suis extrêmement heureux. Je ne ressens pas de manque, ni de vide à combler.
Je suis très stable.
J’ai une hygiène de vie irréprochable.
Je crois que c’est très important de le préciser.
Parce que je crois qu’une personne qui est émotionnellement instable ne devrait pas s’aventurer sur ce terrain-là.
C’était encore un disclaimer, t’as vu comme je prends d’importantes pincettes ?
Passons maintenant aux choses sérieuses.
Les champignons magiques
Mon projet, c’était simplement d’essayer ce qu’on appelle les champignons magiques.
Si tu es curieux/euse du sujet, je te renvoie vers la page Wikipédia qui est très complète.
C’est un produit naturel.
Et je fais partie des personnes pour qui, ça ne veut pas dire que c’est sans danger.
J’étais super réticent.
Le cannabis, certains vont aussi te répéter que c’est naturel. Mais à force d’en consommer, ils vont se mettre à annihiler leur capacité de concentration. Ils vont être incapable de se motiver. Ils vont se mettre à procrastiner.
Naturel, ça ne veut pas dire que ça ne doit pas être abordé en pleine conscience.
La véritable raison pour laquelle j’ai mis autant de temps à me lancer, c’est que je n’avais pas envie que ça décrédibilise l’intégralité de mon discours.
Un sceptique qui a peur de flinguer sa crédibilité
Je fais des partages sur la spiritualité, sur la subjectivité de l’expérience humaine.
Prendre un produit stupéfiant, c’était pour moi le meilleur moyen de flinguer ma crédibilité.
Je me disais que je ne serai plus jamais pris au sérieux.
Mais pourtant, je continuais de m’intéresser au sujet. Ça continuait de me travailler. La curiosité était importante.
J’ai découvert les travaux d’un coach américain en développement personnel.
Ses vidéos sont extrêmement profondes.
C’est en anglais mais je te recommande son travail.
Découvrir la chaîne YouTube de Leo.
Il expliquait que ses expériences avec des produits lui avaient permis d’aller beaucoup plus loin dans son cheminement spirituel.
Cela lui avait permis de prendre des raccourcis très importants et que les réalisations qu’il avait pu avoir étaient totalement inaccessibles par la méditation.
Récit d’un week-end à Pai
J’ai donc pris ma décision. Il fallait que j’essaye.
J’étais prêt à assumer toutes les conséquences de ma décision.
Et je me suis dit que le mieux que je puisse faire, c’était de continuer de faire ce que je fais depuis que j’ai commencé à partager mes expériences personnelles : écrire de manière authentique sur le sujet.
Je me suis rendu à Pai pour la troisième fois.
C’est un petit village dans les montagnes du nord de la Thaïlande.
Depuis Chiang Mai où j’habite au moment où j’écris ces lignes, c’est un petit périple de 3 bonnes heures en scooter.
J’ai enfourché mon scooter un peu avant 7 heures du matin. L’idée, c’était d’y aller avec un couple d’amis.
Je ne vais pas partager leur véritable identité par respect pour eux.
Lui, il avait déjà pris différents produits. Elle, jamais.
Mais elle était très curieuse.
Pour moi, c’était important de faire cette expérience avec des personnes de confiance.
Et c’était aussi capital d’avoir avec moi une personne pour qui ce n’était pas la première fois.
La sécurité était capitale.
Altérer son jugement, prendre des produits, c’est dangereux.
Je le répète à nouveau mais je me suis énormément renseigné sur le sujet.
La route jusqu’à Pai est un enchaînement de virages plus ou moins serrés.
Il faisait un soleil radieux. J’étais excité de quitter mon rythme très soutenu de Chiang Mai pour me détendre un peu.
Un petit bungalow face à la rivière
Nous avons loué un petit bungalow chacun.
Un pour mon couple d’amis et un autre pour moi.
L’endroit est une jolie petit guesthouse face à la rivière.
Un grand lit double entourée d’une moustiquaire. Une salle de bain toute simple.
Il y a des arbres et des plantes magnifiques un peu partout.
C’est calme et à cette période de l’année, c’est quasiment vide.
C’est une période post-COVID-19.
Les touristes sont repartis chez eux. Il ne reste que quelques brebis égarées dont je fais partie.
Pai en quelques mots
Pai est un tout petit village réputé pour attirer des hippies.
C’est un village « chill ».
Les gens qui viennent sont souvent des touristes tatoués. Je ne veux pas tomber dans le cliché mais c’est typiquement le genre de personnes que tu retrouvais au lycée en train d’écouter La Rue Kétanou ou la Ruda Salska, haha.
Le village est notamment réputé pour son magnifique Bouddha blanc. Une statue impressionnante visible à distance.
Si tu veux un petit aperçu en vidéo du village, je te propose de visionner cette vidéo de ma première visite à Pai.
Le bar interdit
Quand tu vas à Pai, tu entends très vite parler des possibilités pour consommer des champignons magiques.
Il y a notamment un bar réputé pour ça.
Je ne vais pas le citer mais il est trouvable facilement sur Google.
Avec mes amis, nous nous sommes rendus sur place dans l’après-midi.
Face au comptoir, nous commandons 3 happy drink.
Le thaïlandais en charge disparaît et revient aussitôt avec trois gobelets en plastique.
C’est 500 baht par personne, environ 14€ au moment où je tape ce texte.
La boisson est bleu foncé.

Avant de nous laisser nous éloigner, il précise que le trip va durer entre 3 et 4 heures.
Et que ça va nous rendre très heureux.
Personnellement, je suis déjà heureux.
Ce n’est pas ce que je cherche mais bon, c’est bon à savoir.
Près de nos scooters, nous engloutissons notre boisson. Le goût est plutôt sucré, ça ressemble un peu à du Gatorade. Intéressant.
Aussitôt, on enfourche nos scooters en direction de notre hébergement.
Hors de question de rester sur place.
Les effets peuvent mettre jusqu’à une heure avant de se manifester : ne perdons pas de temps.
Après une petite dizaine de minutes à rouler sur des petits chemins escarpés, on arrive enfin à la guesthouse.
Ha merde, je crois que ça fait effet là
Quand on gare nos engins, la copine de mon pote explique qu’elle commence déjà à ressentir quelque chose.
Idem pour mon pote.
Ha… euh… bah moi je ne ressens rien du tout de spécial.
Quand on traverse les bungalow, un thaïlandais est affairé à faire des travaux avec sa meuleuse. Ça fait un boucan de tous les diables.
« J’espère qu’il va arrêter bientôt parce que c’est pas bon ça pendant un trip »
Pince sans rire, je réplique que s’il continue, j’irai simplement lui mettre un petit coup de marteau derrière la tête.
Ma pote explose de rire.
Je rigole aussi. De bon coeur.
Tiens…
Quelques minutes plus tard, on s’installe sur la terrasse de leur bungalow.
Mon amie remarque qu’elle transpire énormément.
Moi, je ressens juste une forme de lourdeur.
C’est très discret.
Très sérieux, mon pote annonce :
« Ce n’était pas des champignons mais du LSD »
« Je vois la différence »
Il est extrêmement sérieux en le disant. Je le chambre.
Sa copine s’esclaffe.
Du LSD ? Oh merde… Ce n’était pas prévu ça…
Un trip au LSD
« Regardez comme je transpire »
C’est vrai que c’est marrant. Elle a les mains moites. Elle demande à son copain de lui attraper une serviette.
Il revient avec une serviette mouillée.
On explose de rire.
Ouais, là il se passe clairement quelque chose.
Mon pote étend la serviette pour qu’elle sèche.
Mais quand je le regarde faire, je vis que la serviette est roulée en boule sur le fil.
Impossible qu’elle sèche de cette manière, haha.
On se tape un fou rire avec sa copine.
J’ai le rire facile mais là, je m’auto-observe.
J’ai l’impression que le rire est plus rapide à venir. Je commence à me dire que ça fait sûrement partie des premiers effets.
Mon corps est toujours un peu lourd mais je ne constate rien de flagrant.
Puis soudain…
Le ciel s’est changé en oeuvre d’art
Le soleil balance ses rayons à travers une trouée nuageuse.
« Regardez comme ça brille »
Le soleil éclaire maintenant toute la terrasse. Nous y compris.
Je tourne la tête pour regarder le spectacle.
Et là, je me prends une claque.
Le ciel est sublime.
Je vais avoir du mal à décrire la beauté de ce qui s’étale sous mes yeux. Mais bon, c’est toujours le challenge que ça représente de décrire son expérience subjective.
La couleur du ciel est particulière. C’est un bleu incroyable.
Et les nuages.
Sous mes yeux, les nuages ont la forme de guerriers grecs ou romains.
Je me tourne vers mes potes :
« Oh, là-bas, je vois les guerriers du film 300 »
C’est incroyable.
Là, je comprends aussitôt que les effets sont là.
Le happy drink commence à bien faire effet, il n’y a pas photo.
Le ciel est éblouissant.
Tout au long du trip, je suis régulièrement allé me poser face à la rivière pour observer le ciel.
C’est ce qui m’intéressait le plus.
Je n’arrivais pas à m’en lasser.
C’était d’une beauté ébouriffante.
Le ciel était une toile de maître où les nuages jouaient à former des visages.
Mais comparativement à un état neutre, les visages étaient ciselés.
C’était extrêmement précis.
Les formes me regardaient avec des yeux extrêmement expressifs.
Ils semblaient vivants.
J’ai perdu la notion du Temps
Pour la petite amie de mon pote, c’est une autre limonade.
Elle nous décrit qu’elle n’a plus aucune notion du temps.
Elle veut voir l’heure affichée sur son portable pour se rassurer.
On essaye de la calmer.
« On a pris quelque chose, ça va être actif dans notre système pendant quelques heures et ensuite, ça va s’en aller »
Elle a très soif.
Je fais la navette avec une bouteille pour m’assurer qu’elle ait de l’eau en quantité suffisante.
Je file la remplir à la fontaine d’eau potable de la guesthouse.
Ce qui est intéressant, c’est que pendant toute la durée du trip, j’ai été parfaitement conscient.
Il n’y a eu aucun trou de mémoire, aucun détail n’a échappé à ma vigilance.
J’étais parfaitement aux commandes de moi-même.
Mon corps était juste un peu plus lourd qu’à l’ordinaire.
J’étais toujours capable de réfléchir et de structurer ma pensée.
J’avais parfaitement conscience du comportement qu’il fallait adopter.
Ma priorité, c’était que mon amie ait à boire et qu’elle soit rassurée.
Je me souviens que ma plus grosse crainte, c’était surtout qu’ils fassent tomber la bouteille en verre et qu’ils ne se coupent avec.
Et sur sa jambe, je découvre le visage d’un peintre
À un moment, on se retrouve tous les trois sur le lit de mes amis. On discute. On s’assure que ma pote aille bien.
Et soudain, je fixe la jambe de mon ami. La peau de sa jambe, les poils et les tâches bougent.
J’ai l’impression de voir le visage de Van Gogh.
Fuck, c’est incroyable ce truc, haha.
Je n’ai aucune appréhension.
Je suis complètement confiant.
Je sais que je suis en parfaite santé. Je sais que j’ai pris cette substance en étant émotionnellement stable et épanoui.
Je passe un week-end avec mes amis.
Je suis dans la joie et dans la gratitude. Et cette expérience est temporaire.
Un peu plus tard, je ferme les yeux.
Une drôle de vision s’impose à moi.
C’est comme si j’avais aussitôt accès à un petit cinéma.
Une scène se déroule sous mes yeux.
C’est très riche visuellement.
Du rouge, de la brique, un trottoir. Un asiatique fait des mouvements étrange avec sa jambe.
Je rouvre les yeux.
J’ai la bouche sèche. J’ai soif. Envie de faire pipi aussi.
Je m’aventure dans les toilettes.
Quand je pose mon regard sur les motifs des murs de la salle de bain, ils se mettent à bouger.
Plus tard, c’est l’herbe verte qui danse sous mes yeux.
J’ai l’impression que les arbres respirent.
Quête spirituelle
J’observe le phénomène avec intérêt.
J’ai parfaitement conscience que mon jugement est altéré par une substance active.
Mais c’est magnifique à observer.
Je regarde, curieux.
Je me rappelle que tout ça se déploie au sein de ma propre conscience.
Les arbres, les oiseaux et les papillons se déplacent au sein de ma conscience.
Je ne peux m’empêcher de retourner observer le ciel face à la rivière.
Les moustiques s’en donnent à coeur joie en me piquant.
J’ironise par message avec une amie en lui disant qu’ils vont être complètement défoncés, haha.
Les heures passent, les effets s’estompent
Au bout de 3 heures, les effets commencent à s’estomper.
Je ressens toujours une forme de lourdeur mais les effets visuels ont disparu.
J’ai faim.
On finit par se rendre au restaurant en se partageant nos expériences.
Conclusion
Évidemment, je n’écris pas cet article pour inciter à la consommation de drogue.
Je continue d’avoir un regard très sévère et critique sur le sujet.
Prendre des substances pour altérer son jugement, ça ne m’intéresse pas.
Si tu cherches juste à te défoncer la tronche, je n’ai pas envie de t’encourager dans cette voie.
Je valorise la discipline personnelle, le passage à l’action et un mode de vie extrêmement sain.
Personnellement, j’avais toujours vécu dans le peur.
Il existe différents types de substances.
Cocaïne, crack, héroïne : il y a largement de quoi te flinguer ton expérience humaine avec tout ça.
Ce n’est pas ce que ce blog encourage.
J’encourage le travail sur soi et la création d’un bonheur durable.
Comme toute expérience, un trip est temporaire.
Si ta vie est merdique, tu auras constamment envie de regrimper dans le wagon des sensations fortes.
Tu voudras échapper à ta réalité.
Tu tenteras de t’anesthésier pour fuir.
Encore une fois, ce n’est pas ce que je valorise.
J’ai beaucoup hésité à rédiger cet article. Parce que je sais que les personnes peuvent avoir le jugement facile et rapide.
Ils vont sûrement vouloir me ranger dans une case après le partage de cette expérience.
Je me dis que comme lorsque j’ai sauté en parachute, je suis désormais capable de m’exprimer sur ces sujets en connaissance de cause.
Quand je parle du régime vegan, je ne me base pas sur des préjugés par exemple. J’ai été vegan pendant deux ans.
Et maintenant, quand il s’agira de parler des effets de la drogue, je saurai de quoi il est question.
J’aurai étudié la question avec curiosité et sérieux.
Tout en gardant à l’esprit que la sécurité est capitale dans une telle entreprise.
Prendre des risques inutiles ne m’intéresse pas.
Ne te lance pas là-dedans à la légère.
Assure-toi d’avoir à manger et à boire à portée de main. Assure-toi d’être à distance d’appareils dangereux et coupants. Assure-toi d’être avec des personnes de confiance que tu apprécies sincèrement.
Assure-toi de ne pas être sous l’effet d’une mauvaise nouvelle ou d’un coup dur émotionnel.
Assure-toi d’être à distance d’une rue passante. Minimise au maximum les risques.
Fixe-toi des règles avant de te lancer. Et assure-toi de respecter ces règles. Mets en place des garde-fou pour ne pas mettre en danger la vie d’autrui, ni la tienne.
Merci de m’avoir lu !
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