Avant de démarrer l’écriture de cet article, j’ai tapé une question directement sur Google. Cette question, c’était : « la réalité est-elle objective ou subjective ?
Je crois que c’est la première question à se poser quand on cherche à déterminer la nature exacte de la réalité mais pour être honnête, lorsque j’ai lu les réponses, je suis un peu tombé des nues.
Avec aplomb, les personnes affirmaient que la réalité était objective.
Dans la vie, je crois qu’il ne suffit pas d’affirmer quelque chose pour que cela puisse la rendre vraie. Alors, ce que je te propose, c’est que nous fassions un petit plongeon ensemble pour répondre à cette question.
Prends ta respiration car on risque d’aller assez loin. Mais si tu es en train de lire cet article, c’est que c’est probablement le bon moment pour toi.
Réalité Objective ou Subjective ?
Par nature, la réalité est subjective.
Définition :
- Qui concerne le sujet (sujet) en tant que personne consciente (opposé à objectif). La pensée, phénomène subjectif.
- 2. Propre à une personne en particulier, à son affectivité. Une vision subjective du monde.
Arrête moi si je me trompe mais c’est toi qui est en train de lire cet article. Tu expérimentes ta propre réalité en tant que personne consciente. C’est toi le sujet, ici et maintenant.
Lorsque tu regardes autour de toi, tu ne peux nier que cette expérience de la réalité a lieu à travers toi. C’est toi qui vis cette expérience. Tu as une histoire personnelle, des goûts, des préférences. Tout ça, c’est ce qui te caractérise en tant qu’individu. Ta réalité est toujours perçue à partir de ton propre point de vue.
D’ailleurs, le simple fait que tu aies un point de vue démontre la subjectivité de ton expérience de la réalité.
Voici la définition d’objectif pour pouvoir comparer :
- Qui existe hors de l’esprit, est indépendant de l’esprit (opposé à subjectif). La réalité objective.
- Se dit d’une description de la réalité (ou d’un jugement sur elle) indépendante des intérêts, des goûts, des préjugés de la personne qui la fait. Un récit objectif.
L’objectivité, c’est donc la suppression des intérêts, des goûts et des préjugés. Avec l’objectivité, on tend à une certaine neutralité. On supprime les caractéristiques de l’individu pour approcher une situation de la manière la plus neutre possible.
Quel est le souci ?
Le souci, c’est que ce n’est pas possible d’avoir une observation objective du réel. Ce n’est pas possible pour la raison que j’ai évoqué plus tôt : cette expérience de la réalité, c’est TOI qui est en train de la faire.
Tu es en train de la vivre, en cet instant, à la première personne. Elle est subjective. On ne peut pas lui supprimer ce caractère là en le décidant. Ce n’est pas possible.
Mais avec la meilleure volonté du monde, tu ne seras jamais en mesure de neutraliser cette caractéristique. La réalité est vécue à travers toi.
Et la méthode scientifique alors ?
Oui, on y arrive.
La méthode scientifique désigne l’ensemble des canons guidant ou devant guider le processus de production des connaissances scientifiques, qu’il s’agisse d’observations, d’expériences, de raisonnements, ou de calculs théoriques. (Wikipédia)
La méthode scientifique est avant tout une méthode d’investigation du réel.
Quoique la démarche scientifique n’ait sans doute pas un but unique, on affirme à bon droit qu’en science on cherche à découvrir les lois de la nature, à les confirmer grâce à des preuves ou à les infirmer par des contre-exemples ; on cherche à expliquer les faits ou les phénomènes observés, à en déterminer les causes, à prédire l’occurrence d’événements encore inobservés ou à révéler ce qui adviendrait si des circonstances hypothétiques non réalisées (ou contraires aux faits) se réalisaient.
Les sciences empiriques dévoilent donc à l’homme des aspects de l’univers inaccessibles aux seules ressources de son sens commun et aux seuls pouvoirs d’observation ou de détection de ses organes sensoriels.
Universalis.fr
Selon cette excellente définition, la méthode scientifique tend à objectiver le réel. C’est-à-dire qu’elle est destinée à nous aider à mieux comprendre et cerner le fonctionnement de la nature. Et d’ailleurs, dans sa discipline, c’est la meilleure.
Sans elle, tu ne serais pas en mesure de lire cet article sur ton ordinateur, ta tablette ou ton téléphone potable.

Les limites de la méthode scientifique
Aussi brillante, pertinente et nécessaire qu’elle puisse être, la méthode scientifique a quelques limites. Elle est notamment limitée car elle tend à objectiver le réel. Elle présuppose qu’il existe un observateur indépendant de la réalité et ce n’est malheureusement pas le cas.
Il n’y a pas d’observateur indépendant quand la réalité est observée.
Encore une fois, c’est toujours TOI qui fais cette expérience de la réalité.
Il n’y a personne d’autre que toi qui observe, en cet instant.
La méthode scientifique pourrait laisser penser qu’il existe, quelque part, en dehors de toi une réalité objective.
Elle pourrait te laisser supposer qu’en te baladant dans le monde, tu serais finalement en train de parcourir un environnement totalement neutre, objectif et séparé de toi qui fonctionnerait selon des règles bien précises.
Il n’y a pas besoin d’aller bien loin pour se rendre compte qu’il s’agit d’une affirmation erronée. C’est un fantasme. Cela ne repose pas sur ce qu’est la réalité. Encore une fois, observe ta réalité.
Le seul endroit où est cette réalité objective, c’est éventuellement dans ta collection de croyances personnelles.
Tu crois peut-être que la réalité est objective. Mais cette croyance ne saurait résister à une observation honnête de ce qu’est le réel. La réalité est subjective par nature.
Depuis ta naissance, cette expérience a lieu à travers toi. Un peu comme dans un jeu vidéo à la première personne, c’est toi et toi seul qui es aux commandes.
L’objectivité du réel, c’est le rêve du scientifique. Et je le comprends. Quoi de plus abject que de réaliser à quel point nos outils de perceptions sensoriels du réel peuvent être trompés ?
Quoi de plus repoussant que d’avoir une vision erronée du réel ?

Tu vois, rien de plus insupportable que de se rendre compte que notre cerveau et nos sens peuvent constamment être trompés. Ce que l’on croit vrai ne l’est pas nécessairement. Et c’est à ce titre que la méthode scientifique se présente comme la meilleure option possible afin de ne pas céder à la croyance aveugle ou de se faire tromper par des illusions…
Mais pourtant, en raison du caractère profondément subjectif de l’expérience humaine, il va falloir être à même de reconnaître ses limites et d’avoir la curiosité sincère d’explorer plus en profondeur la subjectivité de notre expérience.
Pour avoir discuté longuement avec un ami (il est ingénieur, il a suivi un cursus scientifique depuis son plus jeune âge) : cette notion de réalité subjective lui est difficile à intégrer.
Il m’expliquait que selon lui, il existait une réalité extérieure à lui. Cette réalité, il dit juste qu’il ne l’expérimente qu’à travers son propre prisme. Voici ses mots :
De plus, je peux tenter aussi de vérifier que cette réalité est bien celle que je conçois exister en testant mes hypothèses en imaginant toutes les implications qu’ont ces hypothèses et en regardant si elles se vérifient. A partir de tout ça, j’en déduis ce qui est réel, ce qui existe en dehors de ma subjectivité (et qui au final cause cette subjectivité)
Merci Luc pour ta contribution
Ce que je note, c’est que pour Luc (comme pour de nombreuses personnes sensibles à la méthode scientifique), l’idée même de se tromper sur la réalité est profondément gênante. Cela pose un vrai problème.
L’humain est beaucoup trop faillible pour qu’on puisse lui faire pleinement confiance. Nous sommes remplis de biais et sommes inégaux quant à la précision de nos sens physiques. Quand bien même nous serions bien lotis en la matière, le doute pourrait toujours continuer de persister.
Quand on cherche à obtenir le poids d’un objet, par exemple on utilise une balance. C’est un outil de mesure d’une précision redoutable. On ne se contente pas de soupeser l’objet et d’émettre des hypothèses. On peut le faire bien sûr… mais le résultat sera beaucoup trop aléatoire et incertain pour que l’on puisse lui faire confiance. Au mieux on approchera la réalité. On pire on donnera un résultat fantaisiste.
C’est ce constat qui prive la plupart des personnalités sceptiques ou des adeptes de la méthode scientifique d’envisager les choses autrement. Alors continuons…
La Réalité Subjective
Il n’existe pas de réalité séparée de toi.
Si tu es à même d’observer le réel, tel qu’il se présente à toi, il n’y a rien qui ne soit séparé de toi.
L’idée de séparation est une illusion. C’est un postulat, c’est une croyance. Mais ce n’est pas la réalité.
Pour t’inviter à en prendre pleinement conscience, il n’y a pas grand chose à faire. Je t’invite juste à observer ta réalité, maintenant.
Prends quelques secondes et observe.
Où est cette réalité séparée de toi sinon dans ton imagination ?
Quand on utilise son mental ou que l’on s’en réfère à ses croyances personnelles, c’est possible qu’on parvienne à visualiser, simuler ou imaginer une réalité séparée de soi. Mais cela reste de la visualisation, de la simulation ou de l’imagination : ce n’est pas ce qui est réel, ici et maintenant.
La réalité tel qu’elle se présente à toi est subjective. Et il n’y a aucune séparation entre elle et toi.
L’idée que tu te fais d’une séparation peut te faire croire qu’il y en a une. Elle peut te donner l’illusion d’une séparation. Mais encore une fois, il suffit d’observer la réalité autour de toi. De faire le silence et d’observer jusqu’à réaliser l’absence de séparation.
Joue le jeu. Prends quelques secondes. Regarde autour de toi. Où est cette séparation là maintenant ?
Prends quelques respirations pour te ramener au présent et observe.
Quand la nature subjective de la réalité est reconnue, il est alors possible de chercher à décortiquer ce que cela peut impliquer.
Comment filtrons-nous cette réalité ?
C’est bien simple, nous la filtrons dans un premier temps à l’aide de nos sens physiques. Nos corps est bardé de capteurs plus ou moins précis qui permettent d’appréhender la réalité. À ce titre, nous sommes équipés de 5 sens.
La vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le goût.
On vient de le voir avec l’illusion d’optique postée plus haut : ces sens sont faillibles. Ils peuvent nous tromper, ils peuvent nous priver de percevoir ce qui est réel. Ils peuvent être manipulés et corrompus. Et c’est ce qui agaçait Luc ou même les sceptiques scientifiques avec lesquels je me suis entretenu.
L’idée de pouvoir se méprendre, ça n’est pas acceptable.
Après les sens physiques, nous filtrons la réalité une deuxième fois.
Nous filtrons notre réalité subjective à travers nos croyances.
Nous ne faisons pas une expérience directe du réel, nous l’interprétons.
Et ça, c’est encore plus embêtant. C’est ce qui donne une envie irrémédiable de faire appel à la méthode scientifique. La peur de se tromper est trop grande. La fiabilité de notre propre système trop incertaine…
C’est sûr qu’à ce stade, je suis convaincu que certaines personnes continueront de ne jurer que par la méthode scientifique. Ne serait-ce que parce qu’elle leur a fourni des bons résultats par le passé dans leur propre expérience de la réalité. Rassure toi, il n’est pas question de l’abandonner cette bonne vieille méthode scientifique.
Pourquoi voudrais-tu rejeter quelque chose qui fonctionne et qui limite les erreurs possibles ?
Surtout que je viens de démontrer que niveau fiabilité, l’humain, c’était loin d’être ça.
C’est d’ailleurs pour cette même raison que le témoignage est systématiquement écarté par les scientifiques.
C’est le plus bas niveau de la preuve.
Une personne n’est pas assez fiable pour assurer la véracité d’un fait. Et même si elle y met la meilleure volonté du monde d’ailleurs. Si son témoignage est écarté, ce n’est pas qu’on a un a priori sur sa bienveillance ou sur le fait qu’elle chercher à mentir.
Elle raconte d’ailleurs peut-être la vérité. Mais ça restera SA vérité. Et c’est d’ailleurs là où cela devient très amusant, c’est qu’au moment d’invalider le témoignage d’un individu, les sceptiques vont mettre en avant la subjectivité du témoin.
Cette personne peut se tromper, elle peut se méprendre. Elle peut y mettre la meilleure volonté du monde mais on en revient à mon exemple de la balance. L’humain est beaucoup trop faillible pour que l’on puisse utiliser son témoignage pour construire une vision fidèle de la réalité.
Qui plus est, l’être humain est un animal émotionnel ce qui rend encore plus méfiant quant à la pertinence de son témoignage.
Intéressant, n’est-ce pas ?
Pour les sceptiques, quand une personne fait une affirmation extraordinaire, il faut qu’elle soit en mesure de le prouver. C’est dans ce sens que les sceptiques scientifiques tendent à utiliser des protocoles et des expériences. Ils veulent démontrer si l’affirmation qui est faite initialement est vraie ou complètement fausse.
Si quelqu’un affirme : « Je peux sortir de mon corps à volonté« , c’est une affirmation extraordinaire.
Et en tant que tel, ça n’a aucune valeur.
Je peux vous renvoyer à l’analogie du dragon dans mon garage de Carl Sagan pour mieux comprendre pourquoi le témoignage n’a aucune valeur véritable et pourquoi il est systématiquement écarté.
Une autre analogie bien connue des sceptiques, c’est l’histoire de la dent d’or de Fontenelle.
L’idée est toujours la même : le témoignage subjectif d’un individu n’a pas valeur de preuve.
Modèle mental et systèmes de croyances
Nous avons tous et toutes des croyances.
Oui.
Toi, moi et ton voisin du dessus.
Le souci, c’est que certains sceptiques ont l’impression d’être capables de « suspendre leur doute« .

Selon moi, cette posture est un fantasme de plus et je vais t’expliquer pourquoi.
En disant : « je suis non-croyant », l’interlocuteur a le sentiment sincère de ne pas avoir d’avis tranché sur la question. Il a l’impression d’être en mesure de suspendre son jugement. C’est d’ailleurs une attitude que l’on retrouve chez de nombreux zététiciens ou sceptiques.
C’est l’idée selon laquelle nous commencerons à croire qu’à partir du moment où nous aurons reçu suffisamment de preuves.
C’est très sain comme attitude. Et j’ai, à titre personnel, longtemps embrassé ce modèle mental : je ne crois que ce que je vois.
C’est un modèle mental qui s’apparente à de l’auto-défense intellectuelle. C’est un moyen efficace d’éviter de gober tout et n’importe quoi sous prétexte qu’on nous l’affirme.
En gros : tant que je n’ai pas reçu de preuves suffisantes, je suspends mon jugement sur le sujet : je n’y crois pas. Je peux trouver cela vraisemblable mais je n’irai pas plus loin.
C’est particulièrement indiqué sur des questions existentielles périlleuses comme l’existence ou l’inexistence de Dieu, la question d’une vie après la mort, de la médiumnité ou de n’importe quel phénomène dit surnaturel ou paranormal.
Ne pas croire, c’est croire quand même !
Le souci de cette posture, c’est que c’est un fantasme. C’est un fantasme qui repose sur une méconnaissance du fonctionnement de notre système de croyances.
De part le caractère subjectif de la réalité, il est impossible d’être dans une réelle posture du doute.
Prenons l’exemple de la question : Dieu existe t-il ?
J’aime bien cette citation d’Einstein : « Définissez-moi d’abord ce que vous entendez par Dieu et je vous dirai si j’y crois. » Ne nous embarrassons pas de tenter de définir ce qu’est « Dieu » dans cette phrase car au final, ce n’est pas le plus important. Prends ta propre définition du terme. Cette expérience de la réalité est subjective donc tu devrais déjà avoir une vision personnelle sur ce sujet.
Si je te demande : Dieu existe t-il ?
Soit c’est oui.
Soit c’est non.
Dans la capture d’écran que j’ai utilisé, l’interlocuteur de droite donne le sentiment d’être en mesure de maintenir une posture de doute.
Ce doute, c’est le doute sceptique.
C’est le doute si cher à la pensée zététique.
Mais il y a un hic, un souci… Et on va voir ça ensemble maintenant !
Subjectivité de la Réalité et Influence des Croyances
Pour l’instant, je me suis appliqué à te démontrer que la réalité était subjective. Je me suis également appliqué à t’expliquer que nous filtrions notre réalité subjective à travers nos sens physiques mais également nos croyances.
Nous pouvons donc maintenant passer à l’étape d’après : l’influence de nos croyances sur notre réalité.
Il faut savoir que la croyance est créatrice.
Dans une expérience subjective de la réalité, une croyance n’est jamais anodine. C’est même une donnée extrêmement puissante.
La croyance influence notre expérience subjective.
La croyance, c’est ce qui va border notre réalité. C’est ce qui va fixer des limites dans notre esprit de ce qui est possible ou de ce qui ne l’est pas. De ce qui est vrai ou de ce qui ne l’est pas.
La croyance est donc extrêmement puissante.
Pour de nombreux sceptiques, douter est le comportement le plus sain. Le souci, c’est qu’ils n’ont pas réalisés que douter, c’est aussi une croyance créatrice.
De part le caractère profondément subjectif de la réalité, le fait de douter se met alors à influencer ce que tu vis. Ta croyance va alors influencer ta réalité.
Cela n’est d’ailleurs possible que parce que tu te trouves dans une expérience subjective de la réalité.
Si la réalité était objective, tes croyances ne l’influenceraient pas.
Mais c’est :
- Le fait de croire que tu es dans une expérience objective
- Le fait d’entretenir une posture de doute
qui influencent grandement ce que tu vis.
Dans cette configuration, tu n’auras jamais accès à des preuves, quel que soit le domaine que tu tentes d’investiguer.
Ton doute se mettra alors à teinter et à influencer ta réalité subjective. Si ce n’est pas déjà le cas.
Tu vivras des situations conformes à cette croyance.
Tu fréquenteras des personnes qui, comme toi, croient à une certaine « objectivité » de l’expérience humaine.
Tu liras des articles ou regarderas des vidéos de personnes qui, comme toi, partagent cette croyance du doute sceptique.
Sans que tu ne t’en rendes compte, ta croyance façonnera ce que tu vis. Et comme ce que tu vivras sera toujours en permanence conforme à ta croyance de départ, tu ne la remettras pas en cause.
Ça sera comme un serpent qui se mord la queue, le fameux ourouboros.
On peut aussi expliquer ça avec le biais de confirmation.
Le meilleur moyen pour poursuivre, c’est de te parler du rêve lucide.
La nuit, lorsque tu es en train de rêver, tu te retrouves dans un environnement qui n’existe pas : c’est un rêve.
Dans ce rêve, tu te vois à travers les yeux d’un personnage de rêve. C’est ton avatar. Ce qui est intéressant, c’est qu’en vérité, ce n’est pas TOI. C’est une projection de ton esprit. Le vrai toi, il est en train de dormir allongé(e) sur le lit.
En vérité, dans cette configuration : tu es à la fois le/la rêveur/euse mais en même temps, tu es le rêve.
Et oui.
Ce rêve, c’est toi qui en est à l’origine.
C’est toi qui le génère.
Il existe une pratique qui se nomme le rêve lucide. Cette pratique repose sur le fait de se rendre compte que nous sommes en train de rêver alors même que nous sommes en train de rêver.
En gros, on prend conscience de se trouver dans un monde imaginaire.
C’est assez fascinant à vivre. C’est un sujet qui me plaît beaucoup et qui m’a toujours beaucoup intrigué. Petit, il m’arrivait de faire des rêves lucides, c’était mes préférés car ils me donnaient la possibilité de contrôler mon rêve de manière plus active.
Il m’était possible de m’envoler dans les airs et même de faire apparaître des personnes si je le souhaitais. Le rêve lucide devenait alors beaucoup plus intéressant qu’un rêve normal dans lequel je me contentais de suivre l’intrigue sans vraiment y participer. Le rêve lucide me semblait aussi beaucoup plus amusant que la réalité.
Notamment parce que dans la réalité, je m’étais bien aperçu qu’il y avait un grand nombre de règles, de lois, de limites et de risques potentiels.
Je pouvais me blesser ou mourir dans la réalité.
Dans un rêve lucide, je pouvais m’élancer d’un immeuble et m’écraser sur le sol sans une seule égratignure.
Parfois, le rêve était tellement bien fichu qu’il pouvait m’arriver de ressentir de la douleur ou même de la peur. Mais c’était fictif, c’était irréel. Au pire, la seule chose qui pouvait se produire, c’était que je me réveille.
Quand tu rêves, tu es à la fois le rêve et le personnage de ton rêve.
Et si la Réalité était un autre niveau de rêve ?
Je suppose que tu as déjà vu Inception. C’est un film qui parle majoritairement des rêves et du monde onirique. Dans le film, il est possible aux personnages de se déplacer dans différents niveaux de rêves.
C’est un film d’action intéressant.
Et si tu étais en train de rêver, ici et maintenant ?
Comment est-ce que tu pourrais te rendre compte que c’est le cas ?
Dans un rêve, il faut un certain nombre d’éléments avant que l’on percute qu’on est en train de rêver.
Parfois, c’est le fait d’être capable de faire des choses qui nous semblent impossibles dans la réalité.
Autrement, c’est le fait de croiser des personnes que l’on ne devrait pas pouvoir croiser. Car ces personnes sont décédées ou parce qu’elles habitent à l’autre bout du monde.
Ces petites incohérences peuvent nous rendre lucides.
Et une fois lucides, nous pouvons agrandir notre niveau d’influence sur le rêve. Nous pouvons commencer à matérialiser des objets ou des situations par le simple fait d’y penser.
Nous perdons la peur du danger car nous savons qu’au fond, il ne s’agit que d’un rêve. Nous pouvons alors devenir intrépides et faire des choses complètement folles sans nous laisser paralyser par le doute ou par l’angoisse.
Alors que j’avais passé toute ma vie à utiliser cette lentille de la réalité objective, j’ai eu une prise de conscience très forte en 2015. Cette prise de conscience, c’est que ma réalité n’a jamais été objective. Depuis, j’ai passé ces dernières années à explorer ma réalité subjective.
Cela a tout changé.
Au départ, bien sûr, c’était assez timide.
Mais, je me suis très rapidement rendu compte que ma réalité ne se comportait plus exactement comme elle l’avait toujours fait par le passé.
Je vivais beaucoup plus de coïncidences qu’avant, par exemple.
Étant de nature sceptique, je me suis mis à observer le phénomène en étant un peu intrigué.
Les coïncidences se révélaient être puissantes et toujours déconcertantes. Pire, leur fréquence gagnait en intensité.
Plus j’y étais attentif et plus le phénomène semblait s’amplifier. Ce n’était pas quelque chose d’habituel pour moi. Mais c’était là. Je ne pouvais ignorer leur présence. Même si je continuais d’expliquer le phénomène selon mes croyances rationnelles, il m’était impossible de nier leur manifestation soutenue.
En fait, à partir du moment où j’ai réalisé que ma réalité était une expérience subjective, c’est un peu comme si je lui avais donné un premier feu vert pour me montrer ce qu’il était possible de faire et de vivre.
Je n’étais plus enfermé dans la croyance d’une réalité objective.
Si je ne croyais plus que la réalité était objective alors la réalité n’était plus bridée par cette croyance.
La réalité changeait, sous mes yeux.
C’était très impressionnant.
Et puis surtout, ça ne s’est pas arrêté là.
La fréquence de ces coïncidences m’a amené à considérer directement ma croyance de sceptique. Je me suis mis à observer mon doute. Je l’ai reconnu comme étant l’un des paramètres les plus importants de mon expérience subjective.
Comme j’avais conscience d’observer MA réalité, il était alors tout à fait logique de comprendre que ce doute m’appartenait.
C’était MA croyance.
Avec beaucoup de curiosité, je me suis simplement demandé si mon doute était toujours légitime. Je vivais tellement de situations nouvelles que cela me poussait à m’interroger sur la nature de mes certitudes.
Qu’est-ce qui était vrai ?
Qu’est-ce qui était faux ?
Qu’est-ce que je prenais pour vrai ?
Qu’est-ce que je prenais pour faux ?
Quelle était l’influence de mes certitudes sur ce que je vivais ?
Comment pouvais-je être certain d’avoir des croyances pertinentes vis-à-vis du réel ?
J’étais tenté de me réfugier dans la réalité objective. C’était le modèle de la réalité que j’avais adopté pendant le plus grand nombre d’années. Je sentais que je pouvais y retourner : rien ne m’en empêchait.
C’était un modèle rassurant.
Mais au fond, quelque chose me gênait. J’avais réalisé que la réalité n’était PAS objective. Je ne pouvais donc pas décemment retourner utiliser ce modèle. J’en avais perçu les limites. J’avais découvert qu’il n’était pas conforme à ce qu’était ma réalité.
J’avais cependant compris que dans ma réalité subjective, il y avait des éléments objectivables. Il semblait y avoir des règles, des lois et des conditions contre lesquelles je ne pouvais rien. La gravité par exemple. Ma réalité « subjective » incluait désormais un petit sous-modèle objectif. Je ne pouvais pas influencer totalement le réel.
Mais où étaient les limites ?
Et qu’est-ce que ça voulait dire exactement ?
Qui avait-il derrière ?
Salto avant dans le terrier d’Alice aux Pays des Merveilles
Quand j’ai douté de mon doute, les choses sont devenues encore plus déconcertantes.
Je vais espérer que tu sois ouvert(e) d’esprit pour la suite.
J’ai commencé à vivre des expériences de médiumnité.
Aujourd’hui, j’y appose ce terme. Mais quand ça s’est produit, c’était juste des flashs et des visions.
Un visage pouvait apparaître sur mon écran mental. Et quelques minutes après, je tombais sur la personne en question par hasard.
Le hasard, on peut d’ailleurs en parler rapidement.
Soit on croit au hasard. Soit on ne croit pas au hasard.
Et du fait du caractère subjectif de notre réalité, que se produit-il ?
Notre croyance va nous donner raison.
Si on croit au hasard (comme moi pendant près de 30 ans), la réalité va s’appliquer à nous donner raison. Elle va générer des situations qui vont sembler être l’objet du hasard.
En revanche, si on ne croit pas au hasard, notre réalité va respecter notre croyance. Comme dans un rêve, la croyance va se mettre à influencer la réalité. Nous vivrons alors des synchronicités constamment et pas un jour ne se passera sans que notre croyance en l’absence de hasard soit confirmée par notre expérience de la réalité.
Et le sceptique qui doute alors ?
Son doute agira comme une croyance. Il pourra vivre une petite coïncidence, parfois même plusieurs. De faible nature généralement. Cela laissera au sceptique la possibilité de ranger cet événement dans la catégorie des événements liés au hasard et à l’aléatoire. Le reste du temps, sa réalité restera neutre. Il n’y aura donc aucun élément à même d’interférer dans son système de croyances. Rien qui ne puisse le pousser à douter de son doute.
Il s’est produit le même phénomène avec la sortie de corps.
Initialement, je n’ai jamais crû à ça.
Cela me semblait fantaisiste, ésotérique et ne rentrait pas du tout dans mon système de croyances.
Mais à mesure que je plongeais dans ce modèle de réalité subjective, je me mettais alors à me poser des questions sur de nombreux sujets. Je passais en copie mes certitudes passées, je me demandais quelle était leur influence sur ma réalité.
Je me suis simplement ouvert à la possibilité que l’on puisse sortir de son corps. C’était comme si je me décidais à tester la croyance. Plutôt que de douter comme je l’avais toujours fait, je décidais de laisser une chance à cette idée.
Pas manqué. Quelques semaines plus tard, je vivais ma première expérience de décorporation.
À la lecture de ces affirmations extraordinaires, le sceptique ne manquera pas de supposer que :
- je puisse mentir
- je me sois trompé sur la nature de mon expérience
- qu’une explication rationnelle existe
- que je fasse l’objet d’un biais de confirmation
C’est exactement comme ça qu’un système de croyances réagirait. Parce qu’un système de croyances, cela ne réagit qu’en fonction de ce qu’il connait.
Je le sais bien.
Je me suis ouvertement foutu de la tronche des médiums pendant environ 30 ans. J’étais convaincu que c’était des escrocs, des charlatans, des manipulateurs ou des fous.
Jusqu’à ce que je réalise :
- que ma réalité était subjective
- que mes croyances influençaient cette expérience de la réalité
- et que mon doute de sceptique était une croyance.
La Réalité Subjective, c’est un sujet fascinant.
Je sais que je ne suis pas le seul à le vivre de cette manière et à m’exprimer à ce sujet.
Il est très difficile de partager l’ensemble des tenants et des aboutissants à un sceptique. Steve Pavlina en parle dans un article et c’est très éclairant.
Il dit que c’est comme d’essayer de décrire une couleur à quelqu’un qui n’a jamais vu. C’est une tâche quasiment impossible.
La seule chose qui me pousse à m’exposer publiquement et à partager ces idées un peu étonnantes, c’est l’espoir que parmi mes lecteurs/trices, il y aura de vrai(e)s sceptiques.
C’est-à-dire des gens qui ne sont pas prêts à me croire sur parole mais qui sont prêts à tester leur réalité et à reconsidérer leurs certitudes.
Si j’ai réussi à insuffler l’envie de douter encore davantage, ça sera parfait.
Une dernière précision me semble importante, c’est que la Réalité Subjective n’est pas du solipsisme. Cette vision du monde laisserait entendre que je suis le seul être à exister dans l’Univers. Toi, les objets, la nature : tout serait une projection de ma propre personne, de mon propre ego.
Cela serait nier ton existence (pas sympa le mec).
En même temps, si je croyais être le seul individu de l’univers, je te le dis, je ne me serai pas cassé le derche à écrire un article aussi long et détaillé, haha.
Je peine à bouger mes doigts à force d’écrire donc clairement, je ne nie pas ton existence bien au contraire.
Je fais référence à des bugs ou des synchronicités dans mon article. Je te propose de lire cet autre article si tu veux en savoir plus à ce sujet.
Je te partagerai d’autres articles sur la Réalité Subjective et peut-être même des vidéos sur ce sujet qui me fascine au plus haut point.
Si tu as des remarques ou des commentaires, tu peux m’écrire à contact@tonyservera.fr
À bientôt !